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Voitures à essence : pourquoi la Californie les interdit-elle ?

Homme d'âge moyen près d'une voiture à essence en Californie

Le 1er janvier 2035, les constructeurs automobiles présents en Californie ne pourront plus vendre une seule voiture neuve à essence. Derrière cette décision, ce n’est pas un simple effet d’annonce : le California Air Resources Board, référence américaine sur la question de la qualité de l’air, a gravé cette échéance dans le marbre. La machine réglementaire est lancée. Les exceptions ? Quelques dérogations demeurent pour les véhicules d’occasion ou certains hybrides rechargeables, histoire d’assurer une transition qui ne se fait pas du jour au lendemain. Mais le signal est clair : la Californie ne se contente plus de discussions, elle agit, et tout le secteur automobile doit s’ajuster, sous la pression croissante des débats économiques, environnementaux et politiques qui secouent l’État.

Pourquoi la Californie tourne la page des voitures à essence

La Californie ne fait rien à moitié lorsqu’il s’agit d’automobile. Deuxième économie des États-Unis, cinquième du monde, elle impose son rythme. En 2020, le gouverneur Gavin Newsom décrète : après 2035, plus aucune voiture neuve à essence ne sortira des concessions californiennes. La consigne ne fait pas de détail, elle est portée à bout de bras par le California Air Resources Board, souvent vu comme un modèle par-delà la côte Ouest.

Tous les mastodontes du secteur sont concernés : General Motors, Tesla, Ford, Toyota… difficile d’y échapper. Le calendrier est sans ambiguïté :

  • Interdiction de vendre des voitures particulières et utilitaires légers à essence neuves à partir de 2035
  • Maintien limité pour certains modèles d’occasion et hybrides rechargeables

Cette bascule découle de bras de fer politiques : affrontements marqués sous l’administration Trump, puis soutien actif avec Joe Biden. La Californie se fait pionnière, assumant le rôle du premier État américain à tourner la page de l’essence neuve. L’impact s’annonce retentissant sur toute l’industrie automobile, bien au-delà de ses frontières.

A elle seule, la Californie absorbe chaque année près de deux millions de voitures neuves. Un volume tel que la dynamique du marché local influence irrésistiblement le reste du pays, et les regards internationaux guettent cette expérimentation grandeur nature. Même la France observe de près l’avancée californienne, en pleine mutation de sa propre filière.

Quels enjeux environnementaux et sanitaires derrière cette décision ?

Le transport reste la première source d’émission de gaz à effet de serre en Californie. Les voitures à essence y contribuent massivement, pesant lourd dans le bilan climatique. À l’arrière-plan, l’urgence écologique n’est plus négociable, surtout avec des épisodes répétés de canicules, incendies et sécheresses.

La pollution atmosphérique, particulièrement à Los Angeles, fait grimper les taux d’asthme et de maladies cardio-vasculaires, provoquant des hospitalisations qui auraient pu être évitées. Enfants et personnes âgées sont particulièrement exposés.

Face à ce constat, la transition vers les véhicules zéro émission devient une priorité affirmée : électrique mais aussi hydrogène, rien n’est écarté. Le California Air Resources Board le martèle : il faut désormais des actions concrètes pour inverser la donne.

Certains chiffres aident à cerner l’ampleur du défi :

  • Environ la moitié des émissions de CO2 de l’État provient du secteur des transports
  • Près de 80 % de la population californienne subit encore une pollution supérieure aux recommandations sanitaires

Restreindre la vente des voitures à essence, c’est donc s’attaquer à la racine du problème, pour l’environnement comme pour la santé publique.

Impacts attendus sur l’économie, l’emploi et les habitudes de mobilité

L’arrivée en force de l’électrique redistribue les cartes pour l’industrie automobile en Californie. Les constructeurs n’ont plus vraiment le choix. General Motors, Ford et Toyota accélèrent, tandis que Tesla, installé sur place, confirme son avance. Autour des batteries, du logiciel et du recyclage, un nouvel écosystème industriel s’organise à grande allure.

Côté emploi, les lignes changent : les métiers liés aux moteurs thermiques s’effacent progressivement, laissant la place à d’autres, autour de la fabrication, la gestion et la maintenance des batteries. Les chaînes de sous-traitance s’ajustent, requérant souvent de nouvelles compétences. Beaucoup d’ouvriers abordent cette transformation avec des incertitudes, mais aussi des perspectives inédites.

Pour les consommateurs, le prix reste la principale difficulté. Les véhicules électriques restent pour l’instant peu accessibles aux revenus moyens ou modestes. Certains repoussent leur décision d’achat, d’autres se tournent vers les voitures d’occasion ou changent carrément leurs habitudes de déplacement, par la location longue durée, le covoiturage ou une utilisation accrue des transports collectifs.

Voici les principaux changements attendus dans les prochaines années :

  • Demande croissante pour les emplois liés à la fabrication de batteries et au maillage des bornes de recharge
  • Diminution continue des ventes de véhicules thermiques, impactant garages et distributeurs traditionnels

En fixant le rythme, la Californie s’affiche comme laboratoire mondial de la mobilité propre, sous l’œil attentif d’autres États et d’observateurs étrangers.

Jeune femme observant voitures et panneau interdit gazoline

Quelles alternatives pour les conducteurs et quel calendrier d’application ?

Pour les automobilistes, le tournant à venir ne laisse guère place au doute : la fin programmée des ventes de voitures à essence neuves impose d’autres choix. La transition, actée par les autorités locales, oblige chacun à s’adapter. Les véhicules actuels pourront continuer à circuler, mais dès que l’on entre en concession, seuls les modèles zéro émission, électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène, seront disponibles.

Constructeurs et équipementiers s’activent : Tesla conforte sa place, Ford et General Motors multiplient les nouveautés, Toyota mise sur l’hybride et l’hydrogène. Pour répondre à la question de l’autonomie, des bornes de recharge rapide font leur apparition partout, que ce soit en centre-ville ou sur les axes routiers majeurs.

Le calendrier se déploie par étapes : dès 2026, au moins 35 % des véhicules neufs devront répondre au critère de zéro émission, puis 68 % en 2030, pour aboutir à l’arrêt total des ventes de thermiques neufs dès 2035. Les voitures à essence ou diesel d’occasion resteront sur le marché, mais la dynamique penche désormais vers l’électrique ou d’autres technologies alternatives.

Voici les évolutions majeures en préparation :

  • Déploiement massif des points de recharge rapide dans toute la Californie
  • Montée en puissance du recyclage des batteries lithium
  • Mise en place d’avantages fiscaux pour l’achat de véhicules plus propres

D’ici une décennie, le visage des routes californiennes sera méconnaissable. À chaque renouvellement d’immatriculation, à chaque passage chez le concessionnaire, la voiture à essence cèdera un peu plus de terrain. Reste à savoir qui prendra la suite sur la ligne de départ.

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